Lumière sur Gaël Coat

Gael Coat, jeune photographe de 28 ans originaire d’Orthez est un amoureux des belles lumières. Ces lumières qui lui permettent de naviguer entre portrait et photo de mode en un instant. A travers ses créations, il met en beauté ses modèles dans une ambiance esthétique qui lui est si personnelle.

Le photographe nous invite à découvrir son univers entre deux séances photo.

Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

J’ai étudié la photographie au Lycée Molière à Orthez, ma ville natale, où j’ai passé mon Cap et Bac Pro. C’est là que j’ai conçu mes premières images. J’y ai créé des forêts brumeuses, des plaines enneigées ou encore des petites villes en carton. Pour la réalisation de mon épreuve du Bac Pro j’avais choisi de présenter mon portfolio en images animées, qui retraçaient les Aventures de Fliquette, un flacon de parfum à qui il arrive milles péripéties. Ce projet, qui est longtemps resté dans ma tête m’a permis d’intégrer un Studio Parisien comme assistant plateau. En 2007, après deux années très enrichissantes j’ai décidé de revenir dans le Sud et d’emménager à Bordeaux.

Pourquoi avez-vous choisi de vous tourner vers la photographie ?

Le déclic a eu lieu lorsque j’avais 14 ans quand mon père m’a prêté son vieil Olympus. Je prenais en photo tout et rien jusqu’au jour où j’ai photographié ma meilleure amie.

Je me souviens de ce jour dans les moindres détails! J’ai dû utiliser une vingtaine de films 36 poses, entrant presque dans une transe à vouloir fixer tous ses gestes, ses expressions… J’avais fait du grand art ! Mais quel ne fut pas ma déception au développement, il ne devait y en avoir que trois ou quatre de bonnes!…

A l’époque il n’y avait pas de mode automatique sur les appareils, et je me contentais d’appuyer sur le déclencheur sans savoir ce qu’était un diaphragme, un obturateur…

Mais je ne suis jamais resté sur cet échec, renouvelant l’expérience jusqu’au jour ou j’ai convaincu mes parents d’intégrer une école de photo. Ils m’ont toujours soutenu et encouragé dans mes projets et ont alors accepté.

D’où provient votre inspiration ?

Beaucoup de clichés que je réalise proviennent de bouts de rêves, d’ambiances et de moments vécus… Ces morceaux tournent dans ma tête jusqu’à ce qu’ils s’alignent parfaitement et deviennent une évidence: le visuel est prêt, il peut donc être réalisé !

La musique et le cinéma décuplent aussi beaucoup ma créativité.

Avez-vous des artistes de prédilection ?

L’artiste Jean Paul Goude est celui qui m’a le plus marqué, de mon enfance à aujourd’hui. A une période j’ai eu beaucoup de mal à avoir mes propres idées, tellement tout ce qu’il faisait m’influençait. Mes amis étaient fans de chanteurs, acteurs, sportifs, ma star à moi c’était Jean Paul Goude ! J’affectionne aussi beaucoup le travail de Pierre & Gilles, Marino Parisotto, et les films de Tim Burton provoquent en moi une explosion d’émotions!

Comment préparez-vous un shooting et comment se déroule-t-il ?

Une fois que l’idée a mûri, je commence par tous les éléments techniques. Je crée tous mes fonds à partir de matériaux variés. Tissus, matte paintings, tapisseries, morceaux de papiers, branches d’arbre… Afin d’arriver à quelque chose d’assez réaliste. Puis j’imagine une lumière qui collera bien au thème. Enfin, je recherche les personnes dont le travail correspondra le mieux au thème : coiffeur, maquilleur, styliste et modèle.

Le décor monté en studio il faudra un long moment pour caler la lumière afin qu’elle soit cohérente entre le fond et le modèle. Pour terminer, une sélection minutieuse sera faite et le cliché retenu sera alors retouché afin de parfaire l’ensemble.

Lorsque vous commencez une œuvre, avez-vous une idée précise de l’aboutissement final ?

La plupart du temps , oui car j’aime me cantonner à ce que j’ai imaginé. Mais il est possible qu’une séance bascule brusquement dans une autre ambiance et donc le rendu diffère légèrement de l’idée originale.

Vos clichés sont souvent esthétiquement liés à la mode, pourquoi avoir choisi ce point de vue pour vous exprimer dans la photographie ?

Car la mode est parfaite ! Souvent je ne peux pas dire moi-même s’il s’agit d’un portrait ou d’une photo de mode, car je suis coincé entre les deux! Mais j’aime les rendus très léchés.  J’aime quand l’œil du spectateur aille où je veux qu’il aille, et je pense qu’un créateur de mode fait la même chose, il contrôle les matières, les volumes afin d’offrir à l’œil un spectacle parfaitement maîtrisé. J’aime à me dire que je fais la même chose avec ma lumière.

Qu’aimeriez-vous que les gens ressentent en regardant vos photos ?

J’aime quand le spectateur ressent de l’étonnement, puis qu’il se dise « mais comment a-t-il fait? ». C’est ce que je ressens au dénouement d’un bon film, ou au final d’un feu d’artifice. Quand il y a l’effet « Wouaouh » c’est que le travail d’équipe a fonctionné !

Quels conseils pourriez-vous donner à de futurs photographes ?

Soyez-vous même, soyez fous pour croire à vos projets, et osez !

Si la passion est vraiment là alors ce sera instinctif.

www.gael-art.book.fr

 

Quentin Gousseau

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