« Je suis la femme casual-chic, la femme Laurie-Anne FRITZ ».

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Inspirée d’une mode rétro et du retour à la féminité, c’est en 2011 que Laurie-Anne FRITZ a lancé sa première collection de prêt-à-porter féminine. Indépendante et déterminée, elle se distingue par un style singulier mêlant féminité et confort grâce au choix des formes et des matières utilisées. Souhaitant offrir une qualité de prêt-à-porter créateur, tout en restant accessible, Laurie-Anne FRITZ propose bien plus qu’une simple collection, elle prône un réel état d’esprit envers les femmes : « Devenons ce que nous décidons d’être, devenons LA femme ».

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Pouvez-vous vous présenter : votre parcours, vos expériences ?

J’ai commencé par Esmod Bordeaux, avant d’aller à Paris pour la dernière année. J’étais en prêt-à-porter féminin jusqu’à ma dernière année en spécialisation, où j’ai choisi « costume de scène ». J’aime beaucoup le monde du théâtre, de l’opéra, …

J’ai commencé à travailler à Paris chez Jean Charles de CASTELBAJAC, où j’étais dans la partie « recherche de tissus – suivi des commandes » pour élaborer les collections. J’ai ensuite travaillé chez Torrente, et plus précisément sur le défilé. Durant cette saison on a aidé, on a fait un peu de tout : se rendre  chez les fournisseurs, dans les bureaux de style pour dessiner des accessoires, … Par la suite j’ai aussi travaillé dans des maisons pour le prêt-à-porter.

Après cela, je suis rentrée à Bordeaux, je me suis dit « qu’est-ce que je vais faire étant donné qu’il n’y a pas tellement d’employeurs ? ». C’est pour cela que j’ai décidé de monter ma marque. Je suis partie au début avec l’idée de lancer une gamme de robes qui se plaçaient plus pour les fêtes, pour essayer de m’introduire avec une spécialité, pour que ce soit intéressant au niveau des commerçants. Quand j’ai repris en fin 2010 après une petite coupure, c’était le même créneau : des robes, des tops, … Toujours des vêtements de dessous. Une petite gamme mais bien faite pour ensuite ajouter les autres pièces comme les vestes, manteaux. Il vaut peut-être mieux, faire peu et bien, que beaucoup et se perdre.

Que vous-ont apportées vos expériences professionnelles ?

L’expérience du métier, les petites choses à savoir, ce que l’on n’apprend pas en cours, la pratique. La ponctualité, veiller à suivre ses clients de près quand on veut quelque chose, que l’on est toujours mieux servi que par soi-même, donc ne pas attendre que l’on vous rappelle, prendre les initiatives, et être bien organisée dans son travail. Ce qui est évidemment très important dans ce travail, surtout lorsque vous êtes amenée à tout faire. Il faut bien s’organiser pour ne pas être débordée, pour ne pas oublier certaines choses. Pour l’instant, je dois tout gérer : la partie création et commercialisation. Je me fais aider d’un graphiste, mais c’est quand même moi qui élabore tout de A à Z. Je veux me positionner comme une marque à part entière, je ne fais pas de sur mesure. Mon but c’est de vendre à grande échelle.

Si vous deviez retenir une expérience dans votre parcours, laquelle serait-ce ? Pourquoi ?

Quand j’ai travaillé chez Torrente, le jour où s’est déroulé le défilé. Quand j’ai vu ces filles sur le podium je me suis dit que l’on faisait un beau métier et que j’avais de la chance de travailler dans cet univers. C’était un défilé haute couture, et j’en ai eu plein les yeux, je m’en rappelle encore,  c’était vraiment beau. 

C’est vraiment en revenant à Bordeaux que vous avez voulu créer votre collection …

Au départ, j’étais partie pour travailler dans des maisons de couture. Je suis revenue à Bordeaux pour des raisons personnelles, et je voulais continuer mon métier. Ici, il n’y a pas vraiment de travail si l’on veut être styliste, il n’y a pas de maisons de couture. Il y a très peu de marques. Il y a des employeurs mais je ne voulais pas faire du sportswear comme pour Oxbow. Autant faire ce que je voulais, mon produit à moi. C’est pour cela que je me suis lancée. Je n’ai pas fait une école de mode pour me dire qu’un jour je créerais ma marque. Je pensais plutôt travailler dans des grandes maisons. Aujourd’hui, je pense que cela me correspond mieux. Il faut avoir l’âme d’un entrepreneur, et se sentir capable de pouvoir tout gérer. Cela ne m’a jamais posé de problème. J’ai pris les tâches comme elles venaient les unes après les autres, en essayant de faire au mieux à chaque fois.

Depuis combien d’années avez-vous commencé ?

J’ai commencé en 2005 où j’avais créé une première collection. Je me suis arrêtée au bout d’un et demi pour congé parental. J’ai recommencé en début 2011. Cela fait 3 ans.

Comment vous positionnez-vous face aux autres créateurs bordelais ?

Ma démarche est différente. Je créé et je fais produire, donc je me place sur un positionnement plus industriel bien que les quantités que je fais fabriquer sont considérées comme de la série limitée. C’est juste une histoire de quantité, et de façon de faire.

Donc vous dessinez vos créations, et l’usine prend la suite…

Je dessine, je taille les modèles, je fais les patronages, et après la confection est réalisée par l’usine. S’il y a un moindre problème avec la coupe, c’est à moi que l’on s’adresse. C’est cela qui m’intéresse dans ce métier, c’est la coupe, le modélisme. Ce n’est pas juste le dessin.

Selon vous, qu’est-ce qui peut différencier votre collection ?

Par rapport à ce que j’entends, et ce que je dessine, il y a un côté habillé, féminin. C’est souvent assez fluide, c’est pour cela que j’utilise souvent du jersey, des matières confortables où l’on se sent bien. Je me positionne sur un prêt-à-porter chic et décontracté. C’est réaliste, c’est du vrai prêt-à-porter. Après il y a ma touche, mon style à moi.

Est-ce que vous avez des sources d’inspiration ?

Oui, elles sont multiples. Tout d’abord le cinéma et après ce qui m’entoure : je suis les tendances, je regarde tout ce qui se fait en matière de mode. Ensuite, ça murit dans ma tête et je me mets à dessiner. Je n’ai pas vraiment de sources d’inspiration, souvent un film peut me donner une idée, un esprit pour la collection. Comme il faut créer avec ce qui nous entoure, que ce soit concret, je m’inspire aussi beaucoup de tout ce qu’il se fait, ce qu’il se passe pour répondre au mieux aux besoins de la cliente.

Vos créations sont disponibles dans diverses boutiques en France et à l’étranger. Est-ce que vous souhaitez vous étendre encore par la suite ?

Ah oui, je crois beaucoup en l’international. En France nous sommes déjà nombreux, et vu le contexte, les français sont un peu frileux pour choisir de la nouveauté, ce que l’on ne rencontre pas quand on va à l’étranger. Il y a plus d’enthousiasme, ils donnent la chance plus facilement qu’en France. Le « made in France » s’exporte très bien. Autant prendre tous les avantages dès le départ pour avoir toutes les chances d’être distribuée. Faire au mieux pour que l’entreprise soit pérenne au maximum. Il faut prendre les opportunités là où elles sont, et aller là où ça bouge.

Je sais que vous êtes présente dans une boutique à Bordeaux, est-ce un choix de votre part de n’être présente que dans celle-ci ou souhaitez-vous l’être dans plusieurs ?

Ça ne me dérange pas d’être présente dans plusieurs boutiques. Bordeaux a ses marques, c’est difficile d’arriver et de s’introduire. La boutique où je suis, a ouvert il n’y a pas longtemps, elle souhaitait de jeunes créateurs. Bien sûr que si j’ai d’autres opportunités je les saisirai. Dans ce milieu artistique, et si on peut dire quelque chose aux créateurs pour les encourager, c’est de s’accrocher. Il y a le talent, le travail, mais ceux qui réussissent sont ceux qui y croient plus que les autres. Il faut de la persévérance, il n’y a que ça dans ce métier.

Est-ce que vous souhaitez commercialiser vous-même vos propres créations ?

Oui, j’aimerai bien. Avoir ma propre boutique ce serait  la cerise sur le gâteau. J’y pense… Aujourd’hui j’ai un atelier demain qui sait …

Des projets pour la suite ?

Au mois de Février je participe au salon The COTERIE FASHION SHOW à New-York. On traverse l’Atlantique ! Mon projet, ma nouvelle collection, et que ça marche !

Propos recueillis par Séverine MENDES

 

 

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